Cœur antique et regard tourné vers l’avenir
Da non perdere
Saluzzo, une capitale historique
Saluzzo se présente comme une ville dont l’origine est typiquement médiévale: les rues caladées et les places, les escaliers étroits, les églises antiques et les élégants immeubles nobles avec leurs jardins constituent le tissu de la vieille-ville. Si vous désirez vraiment découvrir la ville vous devez tenir compte de son rapport séculaire avec le territoire qui l’entoure : l’ancien Marquisat, aujourd’hui en bonne partie inclus dans l’aire reconnue en 2013 par l’Unesco comme réserve de la biosphère - MAB du Monviso. Les plus anciens documents reportant le nom de Saluzzo remontent environ à l’an Mille; on a proposé plusieurs hypothèses sur l’origine du nom “Saluzzo”: son nom pourrait dériver du nom donné par les antiques Romains à une population ligure des Alpes Maritimes préexistante, les Salii (Sales). En 1142 Manfredo assume le titre de Marquis et fait de Saluzzo le centre administratif de la zone comprise entre les Alpes Cottiennes méridionales, les fleuves Po et Stura di Demonte: ainsi en quatre siècles un petit avant-poste militaire s’est transformé en une capitale florissante d’un État de frontière en mesure de tisser des liens avec les principales cours européennes de l’époque. Au début, il n’existait pas un véritable centre ville, on trouvait de petites installations disséminées autour des lieux de pouvoir et de culte de la zone.
Au cours du XIII ème siècle, s’est formé le premier bourg ( aujourd’hui la vieille-ville) : il s’étendait en éventail sur la colline et se partageait en trois grands quartiers (borgo Valoria, borgo di Mezzo et borgo san Martino). Entre 1271 et 1286, on construisit pour protéger la nouvelle installation une première enceinte de remparts qui se raccordait dans le nouveau château des Marquis, la dénommée “Castiglia”, voulue par Tommaso I. Le développement de la ville continua jusqu’à rendre nécessaire, vers 1380, la construction d’une nouvelle enceinte de remparts plus ample que la précédente.
La ville atteint son apogée sous les gouvernements successifs de Ludovico I (1416-1475) et Ludovico II (1475-1504), quand la splendeur des arts et des lettres correspondit à la prospérité économique croissante. Aujourd’hui encore les nombreux témoignages de cette période font de Saluzzo une véritable ville d’art. Durant cette période les immeubles de la noblesse liée aux Marquis et les principaux édifices de gouvernement, se concentrèrent dans la partie haute du centre de la ville, alors que dans la partie basse se trouvaient les maisons du peuple et les principales activités économiques. Le 29 octobre 1511, avec la Bulle Pontificale du Pape Jules II, Giuliano Della Rovere, Saluzzo devint siège de l’évêché: cet événement très attendu fut très important pour la capitale du marquisat. Cependant, les luttes intestines entre les descendants de Ludovico II affaiblirent le petit état et, avec la mort du dernier marquis Gabriele (1548), Saluzzo et son territoire passèrent sous la domination française et perdirent leur indépendance. En 1588 la ville fut envahie par le Duc de Savoie Carlo Emanuele I, qui avec le Traité de Lyon (1601) prit définitivement possession du territoire. À partir de ce moment, les vicissitudes de Saluzzo suivirent celles de l’État de Savoie. La place que Saluzzo a occupée dans l’histoire piémontaise et le rôle important qu’elle assume encore aujourd’hui pour un territoire vaste et complexe sont encore visiblement reconnus et honorés à travers la présence significative du blason de la ville (à coté de Cuneo, Alba et Mondovì), dans l’enseigne héraldique de l’Administration provinciale de Cuneo.